lundi 9 avril 2018

Chronique : MARTIN GORDON + The SCRUBS + RUNA + MONSTER MAGNET


  

MARTIN GORDON
Thanks you for all the fish, CD, Digital
Radiant Future Rds
Avec son long pédigrée (early Sparks, Jet, Radio Stars…) le bassiste, chanteur, compositeur, arrangeur… Martin Gordon s’amuse toujours à faire des albums, et c’est contagieux !
Je ne pensais pas qu’il puisse égaler son extraordinaire précédent album, et pourtant si !
Nouvel album home made avec un son spécifique, et une ambition musicale vaste, une instrumentation variés, des mélodies riches au service de chansons brillantes et mémorables… bref une fois encore une grande réussite.
Mélange hétéroclite mais dans le même temps cohérent entre : une opérette satyrique bien dans la tradition anglaise (comme sur son précédent album le génialissime, et je pèse mes mots ‘Gilbert, Gordon & Sullivan’) du cabaret berlinois (où désormais il vit) d’avant-guerre, de la polka (avec l’utilisation du groupe Polkaholix comme backing band, mais aussi à d’autres moment du Daniel Barenhoim’s Berliner Staatskapelle dans un registre différent), et de son héritage musical personnel (Glam, mais aussi cette Pop ambitieuse des années 70 qui n’avait pas peur d’utiliser des claviers pour enrichir sa palette harmonique.
15 chansons dans ce long et jamais lassant album.
La diversité des rythmes, mood & ambiances, genres, instrumentations, influences / références produisant 14 titres (et un épilogue) forts qui tiennent parfaitement ensemble mais qui sont d’un impact incroyable individuellement !!!
Gouaille cockney, flûte, kazou, scie musicale… voilà qui nous sort de l’ordinaire ça m’a fait penser à Mercury Rev dans la volonté de créer une musique populaire de notre époque qui soit d’un très haut niveau qualitatif et aussi immédiatement efficace, tout en faisant un pas de côté par rapport aux habitudes du temps.
Au fil des très très très nombreuses écoutes (j’ai reçu ce disque en décembre) chaque chanson est devenue ma préférée à un moment ou un autre.
Martin Gordon définit ça comme de l’agit-pop.
Moi je dis : UN GRAND DISQUE !
[BT]


The SCRUBS
Skull and dolls, CD, Digital
Area Pirata Rds
Il est très réussit ce 1er album ! Un pied dans la tradition (reprise de Be A Caveman) et un dans la modernité (cf. la pochette, ou ce son de guitare sec qui peut se rapprocher de celui des Subsonics avec cependant une approche musicale différente). Le dosage est minutieux sans trop ni d’un côté, ni de l’autre.
On se rapproche pas mal de la vague 80 du Revival Garage Punk, avec l’orgue façon Farfisa, la Fuzz, les sources d’inspirations 60’s Beat / Garage / Pop…
Mais les Scrubs pratiquent ça avec une petite retenu qui les sort du côté rétro forever. Ça se joue à rien, le dosage est simplement assez différent : des mid tempo surtout, posés, parfois languides, même si ils peuvent accélérer aussi. La Fuzz est assez réglée au minimum afin que le son de la guitare reste très distinctif et mélodieux. Les cœurs sont posés le plus souvent de façon discrète, on sait qu’ils sont là mais ils ne s’imposent pas… Mais attention quand il faut balancer une pure décharge de Garage Punk les Scrubs sont là aussi. Mais ils ne le font jamais en forçant le passage à coup d’épaule, plutôt en livrant un titre ultra catchy et distingué !
Voilà pourquoi ce 1er album et ses 14 chansons se déguste avec délectation parce que les Scrubs sont capable de se diversifier et donc le disque s’apprécie du début à la fin et retour !
[BT]


RUNA
Rito estacional, LP, Digital
BCore Disc
Ce power trio barcelonais possède en son sein 2 membres des Los Tiki Phantoms. Avec Runa ils produisent (comme ils le faisaient dans leur autre groupe) une musique qui joue avec les codes mais essayent de se décaler de ce qui se fait ‘classiquement’.
Car il est bien compliqué de faire rentrer Runa dans une case.
Le plus simple serait de dire que le trio fait de l’Indie Punk… mais ce serait bien réducteur tant ils puisent dans la Power Pop, l’Indie 90, le Post Punk, mais aussi (un peu) dans le Post Rock, le Hard Core mélodique (mais pas trop), le Punk 77 aussi, la Pop Indie late 80… bref un amalgame qui tient grâce au chant en espagnol, la voix, et surtout une utilisation de rythmes qui sont faussement simples sur des tempo relativement posé mais qui sont capable de changer au sein d’une même chanson. Si cette chanson nécessite d’être bâtie autour d’un gimmick de violoncelle hé bien Runa n’hésite pas… tout en restant toujours focalisé sur la mélodie.
Moi j’avoue me régaler avec ce 2ème album de Runa, qui vous ravira si vous avez assez d’ouverture d’esprit pour apprécier les ambitions musicales de groupes tels que Hüsker Dü, Violent Femmes, Wire… Runa n’en copie aucun mais ne se met pas de barrières mentales !
https://bcoredisc.bandcamp.com/ 
[BT]


MONSTER MAGNET
Mindfucker, LP, CD, Digital
Napalm Rds
Une fois de plus on retrouve le gang de Dave Wyndorf tel qu’en lui-même avec sa mascotte sur la pochette, cette voix caractéristique, ce son de guitare Heavy Psyché… rien de neuf sous le soleil en somme me suis-je dis à la 1ère écoute.
Et puis…
Bien sûr…
Comme à chaque fois la magie a opéré !
Rapidement ! Déjà au 2ème passage j’étais bien à fond dans ce Mindfucker ! C’est vrai que les dernières sorties (albums et réenregistrements – réinterprétation de certaines de leurs œuvres) montraient un groupe bien en forme.
Et le petit nouveau enfonce le clou !
Avec un gros marteau, bien Heavy !
10 titres plutôt directes, puissants et tirant un poil moins sur le stick du Psyché. On pourrait trouver cet album dans une veine assez Stoner. Heureusement pour la majorité des groupes de ce genre on ne classe pas réellement Monster Magnet dans cette catégorie parce que ce Mindfucker met la fessée à un paquet de monde !
Direct. Puissant. Un ravissement
[BT]

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