lundi 25 janvier 2021

Chronique : BLUE ÖYSTER CULT + PILIPPE SANDS + FOX FACE

 
FOX FACE

End of man, LP, Digital

Dirtnap Rds

2ème album pour ce quartet mixte (3 files et un moustachu, normal pour renforcer le côté renard) constitué de membres (ou ex) de diverses formations :  la guitariste chanteuse Lindsay DeGroot (The Olives) et la multi-instrumentiste Lydia Washechek (Static Eyes) la bassiste Mary Hickey et le batteur Christopher Capelle (Midwest Beat, Long Line Riders)… cette fine équipe n’en est pas à son coup d’essais & sévit dans les environs de Milwaukee (où leur label les à rejoint!).

Apparemment leur 1er album « Spoil + Destroy » de 2017 avait bien marqué son monde. Mais moi je les découvre seulement avec ce « End Of Man » (excellent titre) que je me suis mangé en pleine gueule.

Avec bonheur !

De prime abord ce qui m’a le plus intéressé c’est que leur musique ne rentre pas dans une case, elles/il jouent en périphérie de plein de choses : Garage / Indie / Noise / Trash Blues / Art Rock…

Leur musique est une sorte de Rock rampant et frénétique, ce qui semble antinomique, et c’est bien ce qui spécifie Fox Face : assembler les contraires !

La basse puissante et Fuzz charpente les chansons tandis que la voix les chapeautes avec maestria ! Le chant est un élément moteur dans chaque titre avec un travail de modulation et de changement de registre passionnant. Celui-ci est renforcé par l’utilisation parcimonieuse et pertinente d’une deuxième voix ou de chœurs, qui ne sont pas systématisés, mais posés avec justesse !

Le batteur à un jeu métronomique, mais lui aussi sait fait évoluer le rythme, et moduler sa frappe en fonction des besoins de la chanson. Et comme les 2 guitares ne font pas semblant d’être deux... nous voici une musique ayant une très forte personnalité et beaucoup beaucoup d’attraits !

A priori je ne suis pas fan des albums trop longs, mais pas cette fois-ci : 12 chansons et on ne voudrait pas que ça se termine !!!!

https://dirtnaprecords.bandcamp.com/album/fox-face-end-of-man

[BT]

BLUE ÖYSTER CULT

The Symbol Remains, LP, CD, Digital

Frontiers Rds

à l’instar de AC/DC, bien qu’à un degré moins, tant dans ce pays le génie musicale (et je pèse mes mots) de BöC n’a jamais été reconnu à sa juste valeur, l’annonce d’un nouvel album à créé beaucoup de curiosité et d’excitation chez les fans.

Et comme pour celui des australiens ce nouvel album à rassasié les aficionados. Et les autres !!! Pour ces 2 groupes légendaires la cuvée 2020 fut un GRAND CRU !

« The Symbol Remains » se positionnant très haut dans la discographie du groupe. Indéniablement leur meilleur depuis « Imaginos » !!!

Pourtant je nourrissait de grandes craintes vis à vis de ce nouvel opus, au vu de l’indifférence suscitée par leurs derniers albums studios, et le long gap entre « The Symbol Remains » et son véritable prédécesseur, soit quasi 2 décennies...

Et enfin si je trouve le titre de ce nouvel LP fort bien vu, la pochette ne me plais pas du tout (en même temps régulièrement sur Frontiers Rds les visuels sont… ‘discutables’).

J’ai été bien rassuré par l’avis très favorable et très éclairé de mon meilleur amis qui est, lui également, un gros fan de BöC. Donc je suis allé au Metallian Store avec une furieuse envie d’acheter cet album et confiant sur sa qualité musicale !

Et après plusieurs mois d’écoutes très intensive je ne suis pas déçu ! Au contraire cet album passe très très bien l’épreuve du temps.

Il contient sont lot de superbes chansons qui viendront s’ajouter à la set list du groupe sans faire tache au milieu de leurs grands classiques !

Cependant on ne va pas ce mentir on n’atteint pas la grâce sur-réelle de leurs chefs d’œuvres, mais on se retrouve avec entre les oreilles un grand disque de Hard Rock moderne, qui ne sent pas la naphtaline, et en remontre à un paquet de jeunes loups actuels. Un peu dans la lignée de « Revolution By Night » mais avec bien plus de très très bonnes chansons !

Blue Öyster Cult à toujours (voir à retrouvé) une grande maestria en matière de composition, et un art de l’interprétation, avec des musiciens au touché exceptionnel mais qui savent ne pas se compromettre en vaines démonstrations !

14 chansons c’est beaucoup, et sans doute il y en a-t-il une paire de moins réussit. Cependant au vu des discussions que j’ai pu avoir à propos de cet album chaque auditeur à ses grandes préférences mais on se retrouve assez autour de la sélection de ces titres excellents, en revanche dès qu’il s’agit des (un peu) moins réussit les avis divergent grandement… ce qui signifie que selon votre sensibilité vous aurez un ressentit différent. Et c’est une bien bonne chose.

En plus par sa richesse mélodique et instrumental et du fait mêle de sa longueur cet album se révèle à vous différemment à chaque réécoute ! Surtout si vous revenez dessus après de longues semaines. Ce qui est le signe indéniable d’un album, un vrai, loin de ces coups de cœur express qu’on oublie après 2 semaines d’excitation !

En matière d’excitation l’annonce de leur concert en octobre en périphérie lyonnaise attend des sommets !

http://www.blueoystercult.com

https://www.youtube.com/watch?v=fuVBY7dUTko

http://www.frontiers.it/landing/newbreed/index.php

[BT]

Mercredi 13 Octobre : BLUE ÖYSTER CULT (Hard & Heavy légendes), au Radiant-Bellevue, à Lyon – Caluire (69)

https://www.facebook.com/metallianprod

https://radiant-bellevue.fr/

https://billetterie.radiant-bellevue.fr/fr/meeting/3701/blue-oyster-cult/radiant-bellevue/13-10-2021/20h30

PHILIPPE SANDS

La filière, 491 pages (avec l’appareil critique) 22,90 euros

Albin Michel

« L’idée fixe… a pour effet de fausser l’intelligence sur un point, en laissant souvent toute la raison sur les autres. » Arthur Conan Doyle, Les Six Napoléons, 1903

Voici la citation que Philippe Sands à mit en exergue de l’épilogue de cette PASSIONNANTE enquête !!!

Philippe Sands est un avocat spécialisé dans les lois international, il est professeur à l’University College de Londres. Il a publié plusieurs ouvrages de Droit traitant des rapports aux lois internationales… Mais il est surtout connu pour son précédent ouvrage « Retour à Lemberg » une enquête sur la partie de sa famille ayant réussit à fuir pendant la 2ème guerre mondiale la ville polonaise de Lemberg (ville dans laquelle vivait également les deux juristes juifs qui ont forgé les concepts de crime contre l’humanité et de génocide) cette ville étant sous la direction de Hans Frank qui y mit en pratique la Solution Finale… « Retour à Lemberg » a eut un grand retentissement internationale, obtenu de nombreux prix et fut un véritable succès en librairie.

Et à débouché presque accidentellement sur cette nouvelle enquête : « La Filière ».

Avant d’être un livre ce fut d’abord un film documentaire « What Our Fathers Did. A Nazi Legacy » en 2015, dans lequel se rencontrent /se confrontent le fils d’Hans Frank qui dénonce les crimes de son père, et le fils de Otto Von Wächter qui persiste à voir en son père un ‘nazi sympathique’...

Puis une série d’émissions de radio/podcast pour la BBC « The Ratline » sur les exfiltrations des nazis dans l’immédiat après guerre.

Et enfin ce livre !

« La Filière » est une foisonnante et passionnante enquête ‘criminelle’ qui raconte la vie de Otto Von Wächter un autrichien qui fut parmi les 1ers nazis de son pays, fit parti des concepteurs du putsch nazi contre le chancelier autrichien avant l’Anschluss, devint un officier supérieur de la SS, gouverneur de Cracovie puis de Galicie (Ukraine) deux des secteurs où disparurent des centaines de milliers de juifs...

Mais il est également question ici de l’incroyable histoire d’amour qu’il entretint tout sa vie d’adulte durant avec sa femme Charlotte, elle même nazie convaincue, un amour qui passa les épreuves des longues séparations/disparitions/affectations militaires et même des 4 ans de fuites à la fin de la guerre. Car Otto Von Wächter est mort en 1949... à Rome… Et l’enquête en plus de dénicher le plus de documents indiscutables sur ses agissement entre 1933 et 45 suit ses traces à travers 4 ans de fuites après la capitulation nazie, les filières d’exfiltrations et les complicités obtenues en ces temps particulièrement troublés…

L’autre quête de cette études c’est d’essayer de faire changer d’avis Horst Wächter le fils d’Otto Von Wächter qui bien qu’ayant presque pas connu son père vit dans la perpétuation de l’image que Charlotte à forgé tout au long des décennies à destination de ses 6 enfants pour magnifier/justifier les agissements de leur géniteur… A la fin des 5 ans d’enquête Horst n’a pas dévié d’un iota dans sa vision sublimée de son père.

Cependant durant toute la recherche il à mit à disposition de Philippe Sands l’immense (plus de 10 000 pages) ressource des papiers privés de sa famille : la très abondante correspondance de Charlotte et Otto, leurs journaux intimes, des cassettes d’entretiens que sa mère à réalisée quelques années avant sa mort, des coupures de presse et photos quelle avait collectée au fil des années… ce qui amena le chercheur à travers le monde et en dessous du monde… pour compléter ses sources… sur cette période pré 2ème guerre mondiale jusqu’aux prémices de la guerre froide immédiatement après la chute du 3ème Reich…

ça n’est pas souvent que je tombe sur un ouvrage qui me scotch autant, un véritable page-turner tant l’enquête flirt avec le roman noir.

Mais en plus ce livre va bien au-delà sondant l’âme humaine et les méandres de deux longues décennies cruciales dans l’Histoire du 20ème siècle !

https://www.albin-michel.fr/ouvrages/la-filiere-9782226437204

[BT]

P.S. : en complément (ou à la place pour les moins courageux) je vous recommande l’écoute de cette passionnante émission :

https://www.franceculture.fr/emissions/esprit-de-justice/une-famille-nazie

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