vendredi 13 décembre 2019

Chronique : LE CAROGNE + PHONE JERKS + BASTON


LE CAROGNE
Tutttifuzzy, 10’’, CD, Digital
Area Pirata
Les habitués de ce blog et de l’émission Voix de Garage savent que j’aime vraiment beaucoup ce groupe de Garage italien bien puissant et énergique (http://voixdegaragegrenoble.blogspot.com/2016/12/chronique-rising-steel-la-carogne-dig.html ) et donc les revoici avec un 25 cm dont je me délecte en me pourléchant les babines tant il correspond à ce que j’espère d’un groupe de Garage Punk !
Du sang, de la sueur et des larmes… enfin disons du Fuzz (et là c’est marqué dessus, et on n’est pas trompé sur la marchandise), de la sueur et des burnes !
Mais pas que !
Une vraie vibration Rock !
Par un groupe qui a du savoir faire mais n’aseptise pas son propos à force de compétences techniques… ça reste frustre comme ça devrait toujours l’être, brut et brutalisant pour les oreilles avec des passages à la limite de la cacophonie ! Ça en est jouissif !
Sur ce 25 cm et ces 7 titres imparables Le Carogne présente son nouveau et 2ème guitariste qui vient musclé leur jeu, amplifier leur son et développer leur univers musical !
Depuis leur début Le Carogne joue sur les duels guitare/orgue avec beaucoup d’à propos, notamment parce que souvent sur leurs titres l’orgue ne sonne ni sixties ni eighties… et parfois leurs guitares rajoutent des sonorités d’outre espace dans leur garage…
Ici encore Le Carogne montre qu’ils sont certes un groupe important de la scène Garage Punk, mais aussi plus que ça ! La chanson avec les cuivres rappel le meilleur de Rocket From The Crypt, et ils sont aussi capables d’adjoindre une forte dose de Punk à un morceau de pur Rhythm&Beat circa 65… et bien d’autres choses encore !
Le grand pied !
[BT]
The PHONE JERKS
10x10, 10’’, Digital
Alien Snatch Rds
J’avais énormément aimé le 1er et précédent album de ce quatuor mixte américain (http://voixdegaragegrenoble.blogspot.com/2018/12/chronique-jagger-holly-phone-jerks.html ) les voici qui reviennent avec un 10 inches pour célébrer la 100ème sortie de leur label Alien Snatch Rds.
Ça met quand même un peu la pression, en donnant une vraie responsabilité au groupe choisit, et les Phone Jerks assument ce statut avec talent et puissance !
Sur ce court disque ils/elle laissent libre court à leur instincts primaires !
Plus rapide, plus sec, plus court que sur l’album les chansons (car ça reste des chansons) raviront les fans des Dwarves et Zeke… Un poil moins mélodieuses, et sans trop de mid tempo, même s’il faut se méfier des premières impressions, car les Phone Jerks parviennent à sonner rapide sur un tempo moyen !
On sent toujours l’héritage Dictators/Ramones, Power Pop, Punk 77, Pop Punk… Garage aussi et un poil de Surf, bien mouliné et amalgamé, et passé ici à la moulinette Punk de Punk !!!!
Mais comme les doubitchou, il y a une 2ème couche à l’intérieur ! Et elle se découvre & se déguste au fur et à mesure des écoutes !
Ils/elle nous font même le coup de la chanson passée par erreur en 45 tours…
Ramassé et excellent !
Comme un shot de tequila ! Certes, mais de la meilleure disponible sur le marché !!!
[BT]
BASTON
Primates, LP, Digital
Howlin’ Banana Rds
Sur ce coup-ci peut-être bien que le titre et la pochette peuvent induire en erreur… tant la musique de ce nouvel album de Baston n’est pas primaire (mais il est pas idiot de penser que ce titre fait référence aux sens des paroles des morceaux ici présentés, du moins c’est ce que peut donner à croire le titre sur lequel ils ont collé des extraits d’émissions sensationnalistes...).
Un album bien riche musicalement : naviguant entre Post Punk, Kraut, Indie, Garage, Art Rock, Cold… sans sombrer dans l’assemblage brinquebalant, qui sait aussi se faire précis et fin !
Ça m’évoque Mary Goes Round (www.marygoesround.com ), groupe pour lequel j’ai beaucoup d’admiration, et donc ce nouveau Baston flatte bien mes oreilles !
Leur musique à un peu évoluée depuis leurs débuts qui étaient déjà excellentes ! (http://voixdegaragegrenoble.blogspot.com/2016/03/chroniques-ebbot-lundberg-baston.html)
Mais ce qui est bien c’est qu’une fois encore avec son syncrétisme post post moderniste Baston est radicalement du temps présent. Un digne représentant de la génération milléniale qui va piquer partout dans le passé pour recombiner les choses et les rendre actuelles.
Ce qui au finale donne un album parfaitement succulent et délectable de bout en bout ! Grâce à la compétence des différents membres, un voix très intéressante et qui se pose bien comme il faut sur des instrumentations riches, un son ni trop ni pas assez et des compos qui restent bien dans la tête !

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