lundi 7 octobre 2019

Chronique : TIO MANUEL + SPARKLING + RIDE + SCREAMIN' MONKEYS


TIO MANUEL
Scondida, LP, CD, Digital
La Fugitive Rds
Très inspiré par son sujet le troubadour Rock’n’Roll embarque Bruce Springsteen en plein délires Mariachi...
Jusque là j’avais apprécié ces disques mais sans jamais totalement adhérer. Cependant transcendé par ‘l’univers’ qu’il décrit Tio Manuel réussit avec ce 7ème album une collection de 10 chansons succulentes de bout en bout (avec même une relecture ultra inspiré et méconnaissable du Love In Vain des Ruts, peu de gens peuvent s’attaquer à un tel répertoire et se couvrir de gloire, mais lui, si!).
Partant de la situation actuelle des Usa vis à vis de sa frontière Sud Tio Manuel s’embarque dans une musique qui synthétise tout ce que la culture chicano à apporter de meilleur aux musiques populaires de la part Sud & quasi désertique des États (de moins en moins) Unis. Comme un Los Lobos mixé avec Woody Guthrie en pleine folie El Vez !
Pour ce 7ème album Tio Manuel trouve la forme et la formule idéale pour transcrire son inspiration : de la pochette au mélange des langues (américains, espagnols) du foisonnement des instruments (violons bastringues, piano…) et des voix, plus le syncrétisme des sources musicales qu’il fait se caramboler dans ses chansons. Même le nom du label est bon !
Le tout aboutit a son meilleur album, mais surtout a un des meilleurs disque de cette année ! Une œuvre qui se déguste du levé du soleil sur le Rio Grande jusqu’à la nuit tombante dans le désert en jouant à cache cache avec les gardes frontière !
[BT]
SPARKLING
I want to see your everything, LP, CD, Digital
Vitamin A Rds
Et si le Post Punk n’était pas seulement ce style extrêmement codifié, rétro(grade) ? Et si on essayait de le sortir du revivalisme rance dans lequel beaucoup trop de groupes tentent de le confire ?
Voilà sûrement ce que ce sont dis ces 3 jeunes gens de Cologne qui ont décidé de propulser leur Post Punk en plein cœur du 21ème siècle non pas en l’exposant aux outrages du temps comme beaucoup de nos contemporains qui en refont comme à l’époque, mais en le passant à travers les nombreux filtres musicaux qui ont enrichis les musiques Indie depuis 40 ans !
Bref ici il ne s’agit pas d’une relecture post post moderne à coup d’emprunts dans telle ou telle période fantasmée, et dans celle d’à côté, puis un peu dans celle-ci ou celle là… Mais une totale reconstruction avec des instruments de maintenant mais additionné aussi d’un peu de passé, pour que tel Frankenstein, fabriquer une nouvelle créature totalement vivante !
Sparkling (comme son nom l’indique) rebrasse tellement la musique que toute tentative d’étiquetage est vaine et inutile !
EcouteS attentiveS fortement recommandéeS !!!
[BT]
En concert : Mercredi 30 Octobre : SPARKLING (Post Punk, Allemagne) + EISBEAT (Pop New Wave), à La Marquise, à Lyon
RIDE
This is not a safe place, LP, CD, Digital
Wichita / Pias
Mince alors et si Ride avait sortit là son meilleur album ? En tout cas celui que je préfère de leur discographie ! Et haut la main !
6ème album seulement serais-je tenté de dire ! Donc au moins pendant leur 1ère partie de carrière et depuis leur réactivation ils ne nous aurons pas submergé par une diarrhée de publications. Être sélectif ça à du bon. Et prendre du recul également. La preuve ce disque hyper enthousiasmant. Ce qui peut paraître surprenant de la part d’un groupe étiqueté Shoegaze. Bien que Ride n’ait jamais été un groupe à fond là dedans… ils gravitaient en bordure de cette scène sans être totalement définissable seulement par ce vocable. Dès le départ leur musique était plus vaste (et une sorte de préfiguration de ce que Oasis allait faire). Si j’ai été très très client du shoegaze à la fin des 80’s et début 90, je n’ai jamais été un gros accro à Ride…
Et si je me suis réjouie (et je le suis toujours) de ce revival Shoegaze il y a (déjà) une douzaine d’années, ces sonorités m’éclatent toujours chez les jeunes pousses tout autant que chez les groupes du temps jadis qui reviennent au mieux de leur forme, c.f. Medicine avec leur nouvel album à venir (dont je pourrais bien vous parler ici quand j’aurai poussé beaucoup plus avant son exploration) ou Swervedriver avec leur disque de cette année « Future Ruins » qui est je trouve leur album le plus aboutit à ce jour…
En dépit des très élogieuses critiques dont il avait bénéficié j’étais passé un peu à côté de l’album précédent de Ride « Weather diaries ».
Donc grosse surprise avec ce « This is not a safe place » (excellent titre pour un album au demeurant) qui démarre sur un quasi instrumental qui me fait immédiatement plonger (c.f. cette pochette) dans l’univers crée par Ride ici : un mélange de ‘passé’ et de maintenant… croisant des sonorités du Shoegaze d’antan mais en les secouant pour les aérer avec des sonorités proto électronisantes… un peu dansables, mais sans sombrer dans la techno / électro / house de bas étage, cheap ou ridicule qui a ensevelit tant d’autres tentatives du même genre.
Une fois lancé Ride reproduit cette formule sur certaines des 12 chansons, mais propose encore d’autres choses avec des semis balades faussement dépouillées, qui sont comme habillées de sonorités du quotidien, ou des mid tempo presque psyché, au bord du post rock aérien… Mais sans être jamais chiant. Allant jusqu’à explorer la Pop primesautière !
La set list de cet album a été mûrement réfléchit et l’agencement entre chansons puissantes et moments mélancoliques loin d’être systématique est d’une fructueuse pertinence. M’amenant à repasser le disque une fois encore pour recommencer à en explorer les coins et recoins. Mais surtout à cause de la multiplicité des plaisirs qu’il me procure !
[BT]
The SCREAMIN’MONKEYS
7’’, CD, Digital
Pop The Balloon Rds
Cette pochette me fait penser à certains 7’’ qui sortaient chez les rennais de Dig Rds (ou parfois chez Larsen Rdz) au début des années nenantes.
Mais pas seulement ça, leur nom et leur musique me ramènent vers cette scène Garage française (but chic) de la première partie des 90’s. La même innocence, la même fraîcheur, le même plaisir à proposer un Garage Punk simple, très bien composé et torché avec l’énergie idoine !
Parce que oui ces 4 titres (5 sur le CD) comme carte de visite c’est du haut de gamme. Surtout pour un groupe qui en est à son 1er enregistrement !!!
Comme toujours les gars de Pop The Balloon Rds ont eu le nez (ou les oreilles) creux ! Encore un de ces labels qui font un travail remarquable et sans qui la ‘scène’ Rock ne serait pas aussi excitante !
The Screamin’Monkeys’ Rules OK !!!!
P.S. : depuis ils ont sortit un 2ème EP tout aussi excitant. Et ils préparent leur 1er album !
[BT]
En concert : Vendredi 11 Octobre : The SCREAMIN’ MONKEYS (Garage Punk), au Bistro Des Tilleuls, à Annecy

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