BUCK
Live, LP, Digital
Beast Rds
Si un disque c’est un tout alors ce live
répond parfaitement à l’idée d’une œuvre ! Le logo, le nom, la pochette,
l’option de l’enregistrement en live, le son âpre, gras et tellement vivant, la
formule en duo Garage Blues Trash, en version batterie et basse + chant, et,
bien sûr, les compositions !
Imaginez le Tom Waits de la période New
York underground barré, La Muerte, et des ambiances à la Washington Dead cats
(dépouillé des oripeaux Psychobilly) qui fusionnent dans la lave d’un Blues
terreux, poisseux, Noisy, qui aime de temps en temps copuler avec un sax qui
viendrait du jazz free – noise rock.
Plus gras que gracieux, dans une période
riche en aspartame un groupe qui n’a pas pur de faire fi de toute aseptisation
c’est salvateur !
Ça ramone les conduits auditifs comme trop
peu souvent ces derniers temps. Mais Buck ne s’en content pas et produit aussi
du bruit qui a un peu de sens et surtout qui a une vraie dimension musicale
avec des titres qui s’écoutent et se réécoutent avec un gros sentiment de satiété !
J’aime !!!!
[BT]
MUDWEISER
So, said the snake, LP, CD, Digital
Head Rds / La
Baleine
Voici un album
purement immersif ! Plus on est plongé dedans plus on s’y noie (de
bonheur). Comme des sables mouvants qui vous engloutissent la musique des
Mudweiser est grasse et gluante !
Leur nom est une
véritable déclaration d’intention ! Et la pochette de ce 3ème album
vous met immédiatement dans l’ambiance ! Du Rock de cul-terreux du Sud
profond (Montpellier comme une métaphore de Savannah…).
La chaleur qui
suinte de leur Stoner / Southern Heavy Rock donne soif et fait honneur à leur
patronyme !
Chez les
Mudweiser on aime les riffs bien gras et on sait en pondre d’excellents !
A tel point que plus cet album avance moins il y a moyen de se le sortir de la
tête ! Ça vous assomme comme un pack de 6 en plein cagnard, mais ça fait
tellement de bien !
[BT]
En concert : Vendredi 23
Mars : MUDWEISER (Stoner) + WALNUT GROVE DC (Stoner
Metal) + NOISS (Grunge), au Brin de Zinc, à Chambéry –
Barberaz
COWBOYS FROM OUTER SPACE
Exile at the rising house, LP, CD
Relax O-Matic Rcds / Nova Express / Lollipop
Comme à chaque
fois avec leurs albums (et je les ai tous) il me faut presque un an pour
totalement rentrer dans un disque du trio marseillais (ça me fait le même effet
avec les Dum Dum Boys dont j’attends le nouvel album ces jours-ci avec une
grosse impatience). C’est sans doute ce qui me les rend si chère ! Car il
me faut creuser creuser dans cet empilement de noirceur Noisy Blues Trash avant
de voir la lumière.
Et c’est
tellement plus intéressant comme expérience que tous ces disques kleenex…
En plus dans
celui-ci il y a parfois des éléments qui font penser à un Bowie (très) enragé.
La class, non ?
Est-ce que
Marseille est une banlieue de New York ? Les Cowboys From Outer Space sont
indéniablement des outsiders qui savent ce qu’ils veulent et font.
Ils vous
saisissent par la main pour une balade mortelle au cœur du monstre urbain…
Souvent ont dit
que les Cowboys sont le pendant français de Chrome Cranks, une sacré référence
/ comparaison dont ils ont toujours su s’en montrer digne tout en développant
leur propre personnalité. Moi ils me font penser au niveau de l’intensité, de
l’univers et de la noirceur à un croisement abâtardit entre La Muerte, The
Raymen et Beasts of Bourbon. Rien que ça. Ce genre de références écraserait
n’importe quel autre groupe mais pas les Cowboys From Outer Space qui se
situent justement à cette hauteur-là !
Et ici on
devrait en avoir plus conscience et en être tellement fier !
[BT]
En concert : Samedi 24 Mars : The
MONSTERS (Trash-O-Billy, Voodoo Rhythm Rds) + COWBOYS FROM
OUTERSPACE (Garage Noisy Blues) + JEAN MICHEL JARRET (Riot Grrrl) +
DJ Von Kid, au C.B.G.C, à Gigors Et Lozeron (26)
PETER FLEMING
Courrier de Tartarie, 420 pages, 11,43 euros
Phébus libretto
Donc après l’enthousiasmant
‘Oasis interdites’ de Ella Maillart je me suis lancé dans ce ‘Courrier de
Tartarie’ où son compagnon de voyage Peter Fleming narre le même périple à
travers la Chine du Nord en 1935. Même parcours, même plaisir de lecture, style
différent au possible.
Ayant une vraie
facilité de plume on sent que l’auteur se plait à écrire. S’il a un vrai sens
de la formule il n’en abuse jamais et le texte des chapitres et paragraphe est
joliment composé sans que cela ne transparaisse. Par ailleurs, dans la
meilleure tradition anglaise Peter Fleming pratique l’art de l’understatement. Ce
qui rend la lecture si jubilatoire pour toute personne encore capable de lire
ce qui est au-delà des mots. Ce qui en fonction de ses activités secrètes
supposées d’agent de renseignement (en plus de correspondant du Times) est
jubilatoire à lire, surtout les parties liées à l’exposé de la situation
géopolitique de la région du Sin-Kiang et autres régions traversées. A noter qu’Ella
Maillart fait elle aussi un tel exposé quasiment au même moment de son récit.
Une analyse similaire de la situation géopolitique mais bien moins développée.
Concernant l’écriture,
si Ella Maillart à un style sec et millimétré (mais tellement emballant) Peter
Fleming manie une langue riche comme on en a, malheureusement, perdu l’usage.
Son vocabulaire foisonnant mais sans fatuité, et au service de périphrases qui
sont une belle immersion dans le voyage.
Cependant quand il
s’agit d’être précis il sait y faire. Parfois même avec une vraie économie de
mots.
Autre différence
entre les 2 voyageurs : leur but. Ella Maillart part pour ce périple vers
l’inconnu dans une sorte de quête d’ailleurs mais aussi de soi. Peter Fleming
est lui en mission : pour le Times et pour sa Gracieuse Majesté. Et il parcourt
ces 6000 km comme un gentleman faisant
une partie de chasse géante. Du moins c’est ce qu’une lecture superficielle
pourrait laisser comme impression.
Et c’est une des réussites
de ce récit d’allé plus loin et plus profond, bien au-delà des images et des
mots !
Ce livre devrait
être très prochainement réédité. Une brillante idée !
[BT]
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