dimanche 23 janvier 2011

Chroniques de la semaine du 24 janvier 2011

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JAY BANERJEE “Kissing booth” (Autoproduction)
            Un new yorkais qui enregistre tout seul en 2010 un album, on imaginerait que ça sonne d’une certaine façon. Et bien pas du tout. On est en plein dans la vague revival Mod anglaise de 79. Le son, la façon de composer les riffs, les mélodies, le chant, tout chez Jay Banerjee fait penser aux immenses (et mésestimés) Squires.
            Avec le talent de ne pas du tout sonner revivaliste, passéiste, ou gringalait. Chez Jay Banerjee il y à aussi un petit côté College Rock de la fin des 80’s à la Guadalcanal Diary, et un côté actuel, sûrement dû au fait qu’il a enregistré l’intégralité de cet album seul pour des raisons budgétaires et de disponibilités (alors qu’il a un groupe pour le live). Et ça ne tombe pas dans la complaisance slacker/bricolo tant à la mode actuellement. En revanche il se débrouille pour faire de judicieux et dépouillés arrangements pour les guitares et les voix qui enjolivent et contribuent grandement au pied que je prends avec la musique de Jay Barnerjee.

            Des Pop songs fun, sensibles, vraiment innocentes, gaies… et plutôt ensoleillées !
            Avec une petite prod’ à l’ancienne qui sonne très loin du standard de notre temps. C’est très agréable, on à l’impression d’être le micro devant les amplis. Un son pas aseptisé, non pasteurisé, naturel ! Et putain ce que c’est BON !


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The ANOMALYS “S/T” (CD ou LP, Slovenly Rds)
            Le nom du groupe est brillant, la pochette assez peu réussie. A cause d’elle je m’attendais à un groupe de Punk de base… grosse erreur. Pas impossible que les Anomalys se prennent pour un groupe de Psychobilly si on en juge par l’intérieur de la pochette. En fait le trio hollandais jouent un Garage Trash Rock’n’Roll qui mélange pas mal de chose et qui nous ramène dans des années où les Soledad Brothers étaient des dieux, mais avec un peu plus de 50’s Rock dedans. Le tout avec un peu de Surf revisité, très revisité même par The Anomalys.
            Ce court (9 titres pour 29 mn, et c’est la bonne taille pour ce genre de choses) et percutant, et surtout avec un petit quelque chose qui fait qu’on y revient. Pas le temps de s’ennuyer, d’autant que The Anomalys apporte pas mal de variations d’une chanson à l’autre. Je suis sûr que c’est un groupe qui doit bien mettre le feu live. Et ils sont aussi capable de faire un bon petit premier album, avec un sauce non pas aux oignons qui feraient pleurer, mais au piment, pour sauter de son siège de temps à autres.


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LOS PEYOTES « Garaje o Muerte » (LP, CD, Dirty Water Rds)
            Au début avec ce disque je me suis dis que je voyais bien où on allait : du Garage Punk sixties avec orgue Farfisa et juste ce qu’il faut de Fuzz sur les guitares. Back in 66 et avec comme références les grands groupes du revival des early 80’s, et un paquets de groupes actuels brillants.
            Sauf qu’au fil de l’album les argentins de Los Peyotes savent poser les bonnes chansons qui rentrent par une oreille et restent bloquées dans le cerveau et font gigoter de partout. Plutôt dans le genre mid tempo à la Creeps / Lust-O-Rama mais aussi avec des moments plus sauvages qui les rapproche des Incredible Staggers.
            Ça n’invente rien, c’est con à manger du foin, mais ça file un putain de pied. La réinterprétation à leur sauce de trucs qu’on à déjà entendu avec un bon chanteur, de bons hooks, de bons riffs à la guitare et à l’orgue (certes parfois ils intègrent un petit truc exotique qui nous sort du tout venant, mais rien d’expérimental, ni de world là dedans), une rythmique qui garde tout le monde sur terre, et des mélodies acidulés pour juste agiter la tête, la rotule, la hanche, ou sauter devant la glace avec une guitare invisible. Pas plus, pas mieux, mais moi ça me suffit !



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ZWEGH «#2 » (Urgences-Disc Rds)
            Encore des suisses qui sont excellents, ça commence à être une sérieuse habitude. Leur deuxième album donc qui mélange : electronics / Heavy / Fusion / Prog Metal… Foisonnant, ambitieux et riche, mais pas pompier pour autant. Zwegh sort la fusion du carcan des 90’s, en y rajoutant des accents orientalisant et parfois des réminiscences trip hop qui rentrent en collision avec le reste de leurs influences, et ça produit de belles étincelles ! Une hybridation personnelle même si on voit bien d’où (dommage que ce mot ne puisse pas être mit au pluriel, dans le cas de Zwegh ça aurait été parfaitement signifiant) ça vient il est impossible de mettre un seul nom là-dessus. Certes les traces de Heavy Prog font penser à Tool (avant qu’ils deviennent chiants), mais c’est tellement recouvert par des couches d’autres sources et ambiances que ça rend cet album intéressant de bout en bout. Ils travaillent déjà sur les ébauches de leur 3ème


Bertrand Tappaz

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