mercredi 20 novembre 2013

Chroniques:The Anomalys+Bipolaroid+Miraculous Mule+Giuda live à Lyon

The ANOMALYS 
S/T
CD, LP, Slovenly Rds)
Le nom du groupe est brillant, la pochette assez peu réussie. A cause d’elle je m’attendais à un groupe de Punk de base… grosse erreur. Pas impossible que les Anomalys se prennent pour un groupe de Psychobilly si on en juge par l’intérieur de la pochette. En fait le trio hollandais jouent un Garage Trash Rock’n’Roll qui mélange pas mal de chose et qui nous ramène dans des années où les Soledad Brothers étaient des dieux, mais avec un peu plus de 50’s Rock dedans. Le tout avec un peu de Surf revisité, très revisité même par The Anomalys.
Ce court (9 titres pour 29 mn, et c’est la bonne taille pour ce genre de choses) et percutant, et surtout avec un petit quelque chose qui fait qu’on y revient. Pas le temps de s’ennuyer, d’autant que The Anomalys apporte pas mal de variations d’une chanson à l’autre. Je suis sûr que c’est un groupe qui doit bien mettre le feu live. Et ils sont aussi capable de faire un bon petit premier album, avec un sauce non pas aux oignons qui feraient pleurer, mais au piment, pour sauter de son siège de temps à autres.
[BT]
En concert : Vendredi 22 Novembre : The ANOMALYS (Punk Gare, Pays Bas), à l’écurie, à Genève http://www.rockthistownextrafine.com/

Bipolaroid
Twin language, LP, CD
Get Hip Recordings
Après avoir autoproduit ses 3 premiers albums, Bipolaroid atterrit chez Get Hip Rds (une grande maison). Ce groupe qui sévit en Louisiane est plutôt agréablement surprenant dès la première écoute rapide des 16 chansons qui composent ce nouvel album. On pourrait les rattacher à la scène Néo Psyché actuelle. Bien qu’en fait Bipolaroid soit plus consistant, dans le sens ou leur musique a plus de profondeur. Et aussi, que parfois, ils peuvent se comporter comme des Rockers crétins et saloper un bout de chanson juste pour le plaisir de le faire. Bref on est loin du côté propret de la tendance actuelle. Musicalement c’est un mélange du 13th  Floor Elevator, des Swell Maps et des Television Personalities avec un peu de lo-fi 90’s (juste un peu). Résultat : la musique de Bipolaroid peut paraître dans l’air du temps mais elle comporte bien plus de scories que ce qui plait aux hipster (même si je leur souhaite le même succès que les groupes de San Francisco, ça me donnerait le plaisir de pouvoir les voir jouer dans le coin). Un groupe qui n’a pas oublié ça morgue avant de rentrer en studio. Ni ses couilles. Et qui a le talent suffisant pour composer 16 titres, qui se tiennent et produire un album qui ne semble jamais trop long. Une GROSSE découverte !
[BT]

Miraculous Mule
Deep friend, LP, CD
Bronze Rat Rds / Mule Tone Recordings Compagny
Ayant été subjugué par le concert de Michael J. Sheehy à Grenoble il y a 6 ans j’ai acheté (et beaucoup écouté) tout ce que j’ai trouvé portant sa signature ; Miraculous Mule est son nouveau groupe et ça n’est rien de dire que j’attendais cet album. Et, en un mot comme en cent, je ne suis pas déçu. Emballé même, très, très !
Le trio (Michael, son frère Patrick et Pat le batteur rencontré sur les bancs de l’Irish Catholic School de Londres) après un 10’’ chez Glitterhouse sort là un album IMPRESSIONNANT !
Le groupe se définit lui-même comme ‘Rock’n’Roll-infused spirituals and dangerous blues’. Difficile d’être plus précis, car c’est bien ce qu’on retrouve sur ce ‘Deep friend’.
Ayant échappé de peu à un incendie Michael a eut la Révélation, et ça se ressent dans sa musique. Toujours Rock mais avec un côté Gospel évident qui donne à tout ce disque une saveur et une puissance formidable. Tout ce que Nick Cave a toujours raté avec ces préchi précha est ici magnifié.
Toujours aussi méticuleux et précis dans l’écriture et les arrangements Michael J. Sheehy trouve avec Miraculous Mule la formule magique pour que cela reste baigné par l’esprit Rock. Un album subjuguant de bout en bout, et qui ferait un bon remplaçant à la B.O de O’Brother !
[BT]

Vendredi 1er Novembre : Giuda, The Hi-Lite, The Rainbones, au Ninkasi Kafé, à Lyon
The Rainbones attaquent en premier, tant mieux pour moi, vu que depuis 3 semaines leur album est le disque que j’écoute le plus (avec celui de Pultonium Baby). Pas facile de faire démarrer la soirée d’autant que le son n’est pas assez fort au départ et que donc on entend le bruit des fourchettes de ceux qui sont à table (si vous ne connaissez pas le Ninkasi Gerland, où est situé le Kafé, c’est une brasserie gigantesque est très moderne, sur plusieurs étages, avec un restaurant, un fast food, une vraie salle de concerts et ce grand bar, par ailleurs ils brassent leur propres bières).
Mais avec leurs pédigrés les 3 Rainbones en ont vu d’autres et ils arrivent à faire monter la sauce, bien aidé par le volume sonore qui enfle enfin un peu (mais restera très raisonnable tout au long de la soirée). Leur Swamp Rock ténébreux et profond marche bien sur scène ! Le bassiste (avec sa belle Vox) a un son avec beaucoup d’attaque sur la majorité des morceaux, quand c’est nécessaire tout au moins. Le batteur est capable de prendre ses baguettes comme dans le Jazz et de jouer autre chose que le tchaca poum habituel. Le guitariste a un jeu tout à la fois dépouillé et complexe et une VOIX qui est faite pour cette musique. Le concert que j’attendais ! Et j’attendais énormément. The Rainbones vont retourner en studio au printemps 2014, à l’écoute des chansons interprétées ce soir et qui ne sont pas sur leur formidable premier album ça s’annonce très prometteur.
Dire que The Hi-Lites donnait seulement ce soir son 2ème concert ! Impressionnant. Ça laisse plein d’espoirs pour la suite. Rock énergique avec une bonne dose de Punk dedans, genre Adam West meet Wire première mouture. D’autant que le guitariste a un son très métronomique et aigrelet (tout au moins quand on est devant la scène où l’on bénéficie du son direct de son ampli, quand on se recule dans la salle il est un peu noyé dans le mixage, ce qui est dommage). Une prestation qui malgré ce petit souci de son fait penser qu’il faut garder un œil, et même les 2 sur Hi-Lites.
Giuda, ah Giuda… je l’ai attendu ce concert. Et je n’étais pas le seul, la ‘salle’ est comble, avec des gens qui son venu de loin (je suis tombé par hasard sur un gars monté exprès de Marseille).
J’ai trouvé ce concert à la fois FORMIDABLE et malgré tout un peu déceptif. Car les conditions ne sont quand même pas au top (même si il faut rendre hommage aux gens qui ont organisé ce concert et ont rassemblés une aussi excitante affiche). Malgré tout cette disposition n’est pas idéale pour le Rock. En plus le son au début du set des italiens aura mit du temps à être homogène. Giuda arrive sur scène avec juste les 4 instrumentistes pour débuter par un titre évidement instrumental. Mais pendant celui-ci le bassiste casse une corde et les voilà qui quittent la scène. Pas la meilleure façon de démarrer (les Rainbones qui ont eut le même problème sur la guitare pendant leur set ont bien mieux gérer la situation). Finalement les revoilà, à cinq, et ça démarre vraiment. Sur les trois premiers titres le son est pas excellent mais ça va en s’améliorant, et quand ils jouent les tubes de leur premier album ça marche à fond ! En revanche quand ils interprètent ceux qui seront sur le 2ème (à sortir le 16 novembre) la tension retombe un peu…
Pourtant Giuda ça à une class folle grâce à son mélange Sweet / Slade périodes tubesques, avec ces duels de guitares à la Status Quo circa 75 (quand c’était le plus grand groupe de Rock au monde, pour vous en persuader écoutez le double live « Quo + Live » c’est un des plus intense du genre ; grâce à ses tournées incessantes au Royaume Unis Status Quo à gardé vivante la tradition d’un Rock de la sueur au moment où celui-ci devenait infatué et sombrait dans le Prog, assenant son message à base d’un Rock simple et hyper jouissif ils ont créé de nombreuses vocations chez les musiciens qui ont inventé le Pub Rock, sans qui il n’y aurait pas eut le Punk, sans qui il n’y aurait pas eut Giuda, CQFD).
A l’écoute de certaines chansons de Giuda je me dis que je ne suis pas le seul à avoir regardé avec intérêt le bonus du DVD live de Cock Sparrer dans lequel leur guitariste donne une leçon pour écrire un bon riff de rock. Enfin chez Giuda il y a aussi un petit côté Turbonegro sans maquillage (c.f. le ‘marketing Rock’ qui entoure le groupe, le côté homo érotique : marcels, vestes en jeans, les poses, et la Giuda Horde pourrait peut-être devenir la Turbojugend des années 10…).
Au final une grosse attente, une grosse envie, un très bon concert, par un excellent groupe que je reverrai avec beaucoup d’intérêt dans une salle faite pour le Rock (à Rome ça serait top). Encore faut-il que Giuda ne souffre pas de la sophomore jinx sur son 2ème album. Après le ‘succès’ extravagant de leur premier et ses multi repressage, leur nouveau est attendu comme le messie. Saura-t-il rassasier les fans ? La suite au prochain numéro.

[BT]

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